Biographie

Rébecca De Cachard est une artiste guidée par la couleur, la lumière et le mouvement. Très tôt, la création devient pour elle un langage essentiel, une manière d’habiter le monde, de le ressentir profondément. Portée par une sensibilité nourrie dès l’enfance, elle trace un chemin singulier, libre, où chaque geste la relie à ce qui est vivant, vibrant.

Issue d’un environnement artistique, fille de l’écrivain Françoise Lefèvre et du peintre Raya Sorkine, elle grandit dans une atmosphère créative, même si son parcours se construit loin des modèles parentaux. Après une incursion dans le théâtre au conservatoire de Dijon, elle s’oriente rapidement vers sa passion première : la peinture.

Mais c’est par la mosaïque qu’elle fera ses armes artistiques, fascinée par les éclats de lumière et la richesse des matériaux — émaux de verre, tesselles d’or et d’argent, nacre, miroir. Pendant près de vingt ans, elle collabore avec des architectes et décorateurs pour créer des décors uniques. Ce travail lui permet de développer une relation intime à la matière et à la couleur. Elle reçoit en 1999 le prix d’honneur de la Fondation de France pour ses créations.

Elle revient vers la toile, guidée par une nécessité intérieure : renouer avec ses amours premiers. Après une phase de recherche figurative, c’est l’abstraction qui s’impose peu à peu, comme une évidence. Son écriture plastique s’oriente alors vers l’expressionnisme abstrait lyrique, où le geste, la couleur et l’intuition s’entrelacent.

Ce mouvement, né dans les années 1940-50 avec des artistes comme Hans Hartung, Georges Mathieu, Jackson Pollock, Joan Mitchell ou Sam Francis, posaient la peinture comme un acte total, une projection du soi profond sur la toile. Rébecca De Cachard s’inscrit librement dans cette filiation : non pas par répétition, mais pour y puiser l’élan, la liberté et l’intensité du geste. À travers son abstraction lyrique, elle fait vibrer cette tradition en y intégrant sa sensibilité lumineuse, incarnée. Elle cherche le vivant, l’élévation intérieure.

Rébecca peint debout, en mouvement avec toute son énergie, son corps devient instrument. Elle cherche la densité, l’éclat, l’équilibre. Sa peinture est à la fois viscérale, aérienne, enracinée et ascendante. Chaque toile est une naissance, traversée par la vie, par l’intime, par la matière. Elle parle de chaos, de transformation, d’élan vital. Pour elle, une œuvre achevée, c’est une peau prête à respirer, à quitter l’atelier, à rencontrer le monde.

Rébecca ne peint pas pour plaire, elle peint pour se tenir debout. Elle puise dans ses expériences, ses douleurs, ses joies, mais ne reste pas dans la nostalgie. Elle avance. Elle est une contemplative active : ancrée dans le présent, attentive à tout ce qui la traverse. Une toile peut devenir une rencontre. Un coup de foudre. Une présence essentielle avec laquelle on choisit de vivre.

Chaque œuvre est une trace du vivant. Un battement. Une pulsation.